La notion de confiance en soi est, depuis au moins quelques décennies, en train de changer. Pourquoi ? Essentiellement à cause de l’atomisation de la société c’es à dire le fait que l’individu actuel est comme un atome - seul - coupé des autres (C’est là le sens de l’expression : atomisation de la société).
Avant cette atomisation, avant que l’individu se retrouve de plus en plus isolé et seul, cet individu était souvent inscrit dans un groupe familial, social, un réseau, une mouvance idéologique, qui lui donnait le support social dont il avait besoin. Les lien familiaux et sociétales étaient plus significatifs et il pouvait s’appuyait sur eux en cas de doute ou quand sa confiance en lui-même vacillait. L’on pourrait même ajouter que ces mêmes liens familiaux et sociétales alimentaient sa confiance en lui même de façon continue mais souvent presque imperceptible. Par exemple le simple fait de participer à une réunion d’un certain parti ayant telle ou telle idéologie, la camaraderie qui s’y exprimait était de nature à renforcer le courage de l’individu, sa confiance envers ses camarades et sa confiance en lui-même.
L’affaiblissement du lien social, privant l’individu de ce support, du moins en partie, met l’individu face à un nouveau défi : s’occuper seul de sa confiance en soi. Seul, c’est en lui même que l’individu doit puiser pour pallier à une perte de confiance en soi, pour renforcer sa confiance en lui-même et parfois même à la construire presque de toute pièce quand elle s’est peu ou mal construite.
La confiance en soi est bien évidemment le résidu et le résultat d’expériences de l’enfance. Nous pourrions supposer que la confiance en soi se construit à partir d’expériences guidées par le principe du « trop ou pas assez ». C’est à dire à partir d’expériences sans excès qui aident l’individu à trouver un équilibre. Par exemple, pas assez de protection ou trop de protection n’aident pas le sujet à développer sa confiance en lui-même : trop de protection l‘empêche de se mesurer aux défis et pas assez de protection comporte le risque qu’il se fasse submerger par ces défis sans pouvoir y répondre.
Mais la construction de la confiance en soi ne se limite pas à l’enfance, elle est un processus continue. Et de nos jours l’individu seul, isolé, sans support social, passe à coté d’expériences qui seraient susceptibles de réparer des expériences de ce « trop » ou du « pas assez » de l’enfance. Les expériences sociales dont il est privé ont la capacité de le replonger dans des situations qui tout en mettant à l’épreuve sa confiance en lui-même peuvent lui suggérer des solutions sous forme de conseils d’avertissements, d’aides..
Non seulement l’individu est privé de support social capable de l’aider à faire face aux situations qui sollicitent sa confiance en lui même mais il doit en plus faire face aux différents diktats de la société modernes qui lui « demandent » d’être d’une certaine façon, de répondre à tel ou tel critères mais sans vraiment lui donner les moyens de questionner ces diktats. Il est invité à les suivre essentiellement sur le mode de la consommation. Et là il peut se retrouver plonger dans un processus qui questionne sans cesse sa confiance en lui même : est il à la hauteur de ces diktats et de ses critères ? Malheureusement sa confiance en lui même se nourrit de l’impression d’avoir positivement répondu à ces diktats et à ses critères plus que que de se baser sur une réflexion individuelle par rapport à ces diktats et critères.