Il existe plusieurs sortes de dépression dont chacune exige une approche différente. Le type de dépression peut dépendre de l'âge ou d'un événement marquant voir traumatisant. Les médicaments qui peuvent être efficaces dans la dépression réactionnelle ne le seront pas dans la dépression saisonnière, d'où l'importance de faire le bon diagnostic. La dépression chez l'enfant se manifeste de façon, en outre, différente que chez l'adulte. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la dépression est un trouble courant qui touche 350 millions de personnes et qui deviendra d'ici 2020 la deuxième cause d'invalidité à travers le monde après les troubles cardiovasculaires.
En France, au moins 8% de la population entre 15 et 75 ans ont été touchés par la dépression.
Définissons brièvement certaines formes de dépression.
La dépression saisonnière.
Cette dépression se produit essentiellement à l'arrivée de l'hiver (elle est assez rare et quasiment inexistante dans les contrées où il n'y a pas de changement de saisons c'est-à-dire vers l’équateur). Dans sa forme la plus légère elle peut être traitée par la luminothérapie. Elle est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. La dépression saisonnière doit être distinguée de la baisse de l’humeur à l’approche de l’automne ou de l’hiver qui n’est pas une maladie mais une sensation générale de morosité, une « baisse de régime » mêlée à une certaine tristesse.
La dépression réactionnelle
La dépression réactionnelle est une forme de dépression déclenchée soit par un événement qui a marqué, voire traumatisé, la personne soit par l’accumulation d’une pression psychique qui finit par devenir insupportable. Au cours d’une telle dépression l’on constate une humeur triste, parfois accompagnée de crises de larmes, une dévalorisation de soi, des conduites d’échec, des signes d’anxiété, une fatigue, le sentiment que tout est inutile, des difficultés d’endormissement ou de l’hypersomnie. Cette tristesse est sensible au réconfort venant de l’entourage. L’humeur au cours de cette dépression est fluctuante et a tendance à se dégrader en fin de journée. Cette dépression réagit plutôt favorablement aux antidépresseurs et à la psychothérapie. La dépression réactionnelle ressemble à la dépression caractérisée mais elle se présente de façon moins grave. On peut donc y trouver aussi des symptômes tels que le ralentissement moteur et psychique.
Episode dépressif après accouchement (post-partum)
Les symptômes, qui se manifestent dans le mois après l'accouchement, sont quasiment identiques à ceux de l'épisode dépressif majeur. Il s'agit là d'une dépression importante, parfois très grave, différente du « Baby blues » qui, lui, se manifeste par une sensation modérée de déprime. Le « Baby blues » est davantage le sentiment de ne pas pouvoir répondre aux exigences de la nouvelle situation. La jeune mère éprouve des doutes, une certaine anxiété. Le « Baby blues » est plutôt fréquent et se distingue nettement de la dépression post-partum.
La dysthymie ou la dépression chronique
Les symptômes de l'épisode dépressif majeur semblent envahir la personnalité et s'installent à demeure, souvent sous une forme affaiblie. La personne dysthymique a l'impression d'avoir toujours été déprimée, témoigne d'une perte de goût à la vie et à ses activités. Elle peut être irritable, « ruminer » le passé, se sentir triste, avoir des sentiments d'insuffisance, être pessimiste. La dysthymie peut durer de nombreuses années et si elle est traitée elle peut perdre de sa force voire disparaître. La dépression chronique est une manifestation plus forte des symptômes de la dépression que la dysthymie. Son traitement, le même que celui de la dysthymie, peut contribuer à atténuer les symptômes de la dépression, prolonger les périodes de rémissions, voire faire disparaître la dépression.
Le syndrome anxio-dépressif.
Des symptômes caractéristiques de la dépression apparaissent en même temps que des symptômes typiques de l’anxiété sans que l’on puisse décider si la personne est plutôt déprimée ou plutôt anxieuse. Tremblements, palpitations, sentiments d’angoisse, étourdissements, peur de l’inconnu ou du lendemain, oppression dans la poitrine, agitation intérieure, nervosité exagérée - tout ou une partie de ces symptômes se manifeste en même temps que des symptômes plutôt modérés de la dépression. A la différence de la dépression caractérisée l’on notera, par exemple, l’absence d’idée suicidaire, de grande souffrance morale, de forte culpabilité. Les troubles de la dépression caractérisée sont non seulement plus importants que ceux du syndrome anxio-dépressif mais ils sont aussi plus nombreux.
Les troubles bipolaires ou la maladie maniaco-dépressive.
Cette maladie est caractérisée par l'alternance d'une période dépressive et d'une période maniaque dans laquelle la personne est surexcitée et ne peut être calmée. Cette surexcitation se traduit par la capacité à rester éveillée des nuits entières, le besoin de parler sans cesse et le risque de dépenser son argent de façon incontrôlée parfois en faisant des chèques sans provision. Des épisodes de dépression et des épisodes maniaques peuvent se suivre pendant de longues périodes. Sur le plan médicamenteux cette maladie spécifique n'est pas traitée par des antidépresseurs mais par d'autres médicaments stabilisateurs de l'humeur dits thymorégulateurs tel le lithium.